Le déplacement du bois de chauffage menace l’environnement forestier de l’Î.-P.-É. Même si vous ne les voyez pas, les insectes ravageurs forestiers et les maladies peuvent facilement s’introduire dans le bois de chauffage. En transportant du bois de chauffage, l’on risque de déplacer des parasites forestiers et causer l’établissement de nouvelles populations causant des dommages à notre magnifique paysage de la forêt acadienne.
Si vous transportez du bois de chauffage, par exemple de votre demeure à votre chalet ou au terrain de camping, vous risquez de déplacer par inadvertance des parasites forestiers tels que l’agrile du frêne, la maladie hollandaise de l’orme ou l’orchestre du hêtre dans une nouvelle zone.
Lorsque vous avez besoin de bois de chauffage, pensez à :L'Île-du-Prince-Édouard fait partie de la zone de forêt appelée la forêt acadienne, qui constitue l’une des huit régions forestières du Canada. La forêt acadienne est située entre la forêt boréale et la forêt de feuillus au nord. Il s’agit d’une forêt mixte qui recense des espèces de ces deux forêts.
Aujourd’hui, le paysage forestier de l'Î.-P.-É. est dégradé et largement fragmenté comparativement à la période d’avant la colonisation. Une forêt fragmentée est une forêt séparée en parcelles qui ne sont pas interreliées. Bien que la fragmentation puisse parfois survenir naturellement, à l'Î.-P.-É. cette fragmentation est le résultat de l’activité humaine, par exemple, la construction de routes et d’habitations et l’agriculture. Ces petites parcelles de forêt comptent désormais une plus grande superficie d’habitat en lisière, ce qui expose les plantes dans ces endroits à des températures et à une luminosité plus élevées et à des conditions plus venteuses. Un tel changement dans les conditions provoque souvent le déplacement des espèces indigènes, et donne l’occasion aux espèces envahissantes de s’y établir. Les espèces envahissantes peuvent avoir de graves répercussions et un impact à long terme sur la santé de nos écosystèmes forestiers en réduisant la biodiversité, en modifiant les cycles aquatiques, en contribuant à des incendies de forêt et ultimement en modifiant la composition d’ensemble de la forêt.
Aujourd’hui, la composition de la forêt de l'Î.-P.-É. est simplifiée, dominée par l’épinette blanche, le sapin baumier et l’épinette noire qui comptent pour 42,9 % des essences forestières. Les trois essences à feuilles caduques les plus communes sont l’érable, le bouleau gris et le peuplier faux-tremble, qui comptent pour 39,5 % des espèces à feuilles caduques. Collectivement, ces six espèces constituent 82,4 % de toutes les essences à l'Î.-P.-É. D’ici la fin du siècle, l’on s’attend à un déclin drastique d’une majorité de ces espèces à l'Î.-P.-É. à cause du changement climatique qui donne l’occasion aux espèces envahissantes de s’établir en prédominance.
À l'Î.-P.-É., la forêt acadienne d’avant la colonisation était composée d’une riche diversité de conifères et d’arbres à feuilles caduques dont la composition variait en fonction de l’emplacement (en zone sèche ou en basse terre). Les zones sèches étaient peuplées d’espèces telles le hêtre à grandes feuilles, l’érable à sucre, le bouleau jaune, l’épinette rouge, la pruche du Canada, le chêne rouge, le sapin baumier et l’épinette blanche. Les basses terres quant à elles se composaient d’essences telles l’érable rouge, l’épinette noire, le thuya occidental, l’orme d’Amérique, le frêne noir d’Amérique et le frêne blanc d’Amérique. Le tableau ci-dessous représente les essences communes qui composaient la forêt acadienne d’avant la colonisation à l'Î.-P.-É. (Tableau 1).
Tableau 1. Essences de la forêt acadienne d’avant la colonisation | |
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Espèces de feuillus | Espèces de résineux |
Hêtre à grandes feuilles (Fagus grandifolia) |
Épinette rouge (Picea rubens) |
Érable à sucre (Acer saccharum) |
Épinette noire (Picea mariana) |
Érable rouge (Acer rubrum) |
Épinette blanche (Picea glauca) |
Érable de Pennsylvanie (Acer pensylvanicum) |
Thuya occidental (Thuja occidentalis) |
Bouleau jaune (Betula alleghaniensis) |
Pruche du Canada (Tsuga canadensis) |
Bouleau gris (Betula populifolia) |
Sapin baumier (Abies balsamea) |
Bouleau blanc (Betula papyrifera) |
Pin blanc (Pinus strobus) |
Noyer cendré (Juglans cinereal) |
Pin rouge (Pinus resinosa) |
Ostryer de Virginie (Ostrya virginiana) |
Pin gris (Pinus banksiana) |
Amélanchier (Amelanchier Spp.) |
Mélèze laricin (Larix laricina) |
Chêne rouge (Quercus rubra) |
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Frêne blanc d’Amérique (Fraxinus americana) |
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Frêne noir d’Amérique (Fraxinus nigra) |
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Orme d’Amérique (Ulmus americana) |
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Peuplier à grandes dents (Populus grandidentata) |
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Peuplier faux-tremble (Populus tremuloides) |
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* Ce tableau est tiré de recherches par MacQuarrie et Lacroix (2003), Simpson (2015), Noseworthy et Beckley (2020). |
La dégradation de la forêt acadienne est telle que le Fonds mondial pour la nature a désigné cette région forestière comme un habitat en danger.
Visitez MacPhail Woods – Ecological Forestry Projects pour en savoir plus
*la présente information est tirée du Centre de données sur la conservation du Canada atlantique. Le Centre tient des registres provinciaux des espèces de la faune et de la flore de la région atlantique : http://www.accdc.com/en/ranks.html